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L'Amante Anglaise est inspirée d'un fait divers.

 

Claire Lannes a assassiné sa cousine, Marie-Thérèse Bousquet, sourde et muette. Claire Lannes n’a jamais réussi à donner d’explications à ce crime. Personne ne lui aurait posé la bonne question ?

 

Claire Lannes n'intéresse plus personne. Marguerite Duras s'intéresse à elle.

L'AMANTE ANGLAISE
               

(CLAIRE LANNES) 

De Marguerite Duras 

       Une proposition d'Anne-Laure Sanchez et de Julio Guerreiro 

avec Eva Courgey et Anne-Laure Sanchez 

Costumes Sigolène Petey / Plasticienne Faustine Suard / Musique Laurent Dratler 

Festival de Caves, La Chambre Noire - Théâtre 

Diffusion : Festival de Caves 2016, 3 juin au 20 juin 

NOTE D'INTENTION

Je ne savais pas qu’on coupait à ce point la parole aux accusés. Ils ne peuvent parler qu’interrogés. Et dès qu’ils se lèvent pour parler, on ne leur laisse pas le temps de le faire.»

 

Dans cette pièce, deux personnes vont chercher - chacune pour soi, l'une contre l'autre, l'une avec l'autre - à éclaircir le mystère. Quand elle commet ce crime, Claire Lannes passe de l'autre côté, elle quitte la communauté des humains pour faire partie de celle des « monstres ». Mais je ne peux pas dire que Claire Lannes est folle, c'est réduire les choses, ne pas laisser de place, c'est fermer toutes les portes. Car peu importe le métier qu'exerce « celle qui interroge » c'est avant tout un être humain comme moi, comme vous, qui cherche à comprendre un autre être humain comme moi, comme vous.

Anne-Laure Sanchez

L' interrogatoire commence. Nous avions envie de donner un aspect ouvert à ce rapport. Qui est cette femme qui interroge? une psychologue? une sociologue? une criminologue ? Un expert? Pour qui travaille-t-elle? Pourquoi de temps à autre enclenche-t-elle des questions enregistrées par d'autres personnes avec son dispositif sonore? Que cherche-t-elle vraiment?

Au début, Claire Lannes est réduite à un objet d'investigation. Le public prend part à ce qui se déroule entre les deux femmes. Les spectateurs sont comme les jurés au tribunal.

 

Mais l'interrogatoire prend des allures kafkaïennes. Malgré un rapport assez simple entre ces deux femmes, une menace insidieuse plane, un trouble, qui nous empêche de connaître la finalité. On veut comprendre mais Claire Lannes est multiple : fragile, presque naïve, inquiétante, menaçante. Tout simplement désarmante.

 

 

Alors les questions de l'interrogatrice changent, elle laisse de la place au silence, un basculement s'opèrent. Les deux femmes sont sur la brèche, dans un endroit instable, l'interrogatrice se fraie un chemin jusqu'à Claire Lannes. Et L'interrogatoire laisse place à la confidence.

 

Il s'agit d' aller au charbon dans l'opacité des fantasmes, dans le brouillard que constitue le réel que l'interrogatrice, nous aussi d'ailleurs, voulons toujours ordonner. Apparaissent alors des lieux hantés, des visions délirantes, angoissantes (un couteau, le fantôme de Marie-Thérèse) et des aspirations passionnées. 

Julio Guerreiro et Anne-Laure Sanchez

Quand le Festival de Caves m'a invitée à créer un nouveau spectacle, j'ai tout de suite pensé à L'Amante Anglaise de Marguerite Duras. J'ai proposé à Julio Guerreiro de réaliser la mise-en-scène du spectacle. L'écriture de Marguerite Duras me bouleverse, elle m'accompagne dans mon travail depuis des années. C'est le rapport qu'elle entretient au silence et au désir qui me fascine. Le silence d'où surgissent les mots, le désir qui fait naître ce qu'on ne soupçonne pas.

Claire Lannes nous dit " je ne sais pas pourquoi j'ai commis ce meurtre" et il faut la croire car "ça" a agit en elle. Silence. Elle n'a pas les mots pour nommer le « ça ». Silence. C'est comme une nuit qui descend sur elle. Les procès scandalisaient l’écrivain qui en avait déjà suivi et s ’était exprimée ainsi : « L’accusé n’a plus rien à dire parce que l’appareil judiciaire le force à nous le dire dans son langage à lui. Lorsque l’accusé avoue son impuissance à se raconter, personne n'insiste pour qu’il y arrive. 

 

La scénographie de L'Amante anglaise a d'abord été organisée pour le Festival de caves : pouvoir s'installer dans des lieux de différentes tailles non adaptés à la pratique théâtrale. S'installer rapidement, avec seulement une ou deux prises électriques à disposition.

 

D'un côté, un bureau sur lequel est posé un ordinateur portable, quelques dossiers et papiers, et une petite enceinte bluetooth. Au pied du bureau, on peut voir un dispositif sonore conséquent. De l'autre côté, à environ 5 mètres, un ensemble de trois chaises + un tabouret font face au bureau.

Les spectateurs sont disposés en bi-frontal entre le bureau et les chaises, une dizaine de chaises de chaque côté (il est possible de doubler le nombre de places). Les spectateurs sont donc entre ces deux "camps distinctifs". Ils sont comme les jurés au tribunal. Le public est pris dans l'action, il est au coeur de la relation qui se tisse entre les deux femmes. Lui aussi veut savoir où se cache la vérité.

SCENOGRAPHIE 

Croquis - Jonathan Govindy 

COLLABORATION ARTISTIQUE 

Laurent Dratler

Lumières - Laurent Dratler
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Laurent Dratler a composé la musique de L'Amante Anglaise. Elle oscille entre éclat et fracas. La musique de Laurent Dratler se caractérise par des assemblages de bribes de son, de mélodies qui se déploient. Elle est composée avec un sampleur (un appareil électronique qui génère des boucles de son). 

Genre : electro-symphonique

Inspiration musicale : Beethoven, Brahms, DJ poulet, Eustache McQueer

https://eustachemcqueer.bandcamp.com/releases

 

Faustine Suard 

Une tapisserie où se côtoient des motifs de différentes époques aux couleurs contemporaines, en font un objet atemporel. 

Elle invite Claire Lannes et le spectateur à s’échapper du climat étouffant du foyer, elle raconte le jardin, le désir du jardin. 

Vient ensuite la vidéo, comme une fenêtre dans l’espace scénique qui ouvre le champs des souvenirs. Les images défilent,se superposent et se mélangent. Elles passent et ne restent pas. Elle ne s’apprivoisent pas. De la maison au jardin, les angoisses s’échappent des murs clos. Les images racontent la maison, l’angoisse du foyer, la présence étouffante de Marie-Thérèse. Une tête apparait. Le crime se révèle. 

http://faustinesuard.wixsite.com/home

Tapisserie détail - Faustine Suard 

Dessin numérique et aquarelle, impression sur coton 

PHOTOS 

L'EQUIPE

Julio Guerreiro et Anne-Laure Sanchez travaillent ensemble depuis de nombreuses années. 

 

Ils concentrent leurs créations autour des rapports fertiles entre littérature contemporaine, musique et « réalité ». Ils proposent un univers original,

une « forme de vie » traversées de visions fugitives avec pour moteur, l’humour et la transgression des conventions narratives en complicité avec le public. Mobilisés pour un théâtre en prise directe avec le public, ils tentent d’inventer de nouveaux rapports avec ce dernier en l’intégrant dans son processus de réflexion et de création.

 

Depuis 2011, l’association La Chambre Noire–Théâtre est un outil de production et de création de spectacles créé sous l’impulsion du metteur en scène Raphael Patout. 

 

Elle accueille et réunit des artistes (metteurs en scène, comédiens, plasticiens, musiciens) qui ont le désir de mettre en avant les écritures contemporaines et pour qui le théâtre apparaît comme un endroit pour penser l’homme face à lui-même, en société. Elle s’engage aussi en menant des actions culturelles, au sein de structures socio-éducatives et des interventions auprès des futurs professionnels du théâtre . 


La Chambre Noire - Théâtre participe au Festival de Caves depuis sa création.

Ce festival connait un essor constant en s’affirmant en dehors des sentiers battus. 

Historique des créations 

Hiatus, fantaisie musicale d'après Beckett

Le Grame / Théâtre des Célestins Lyon 

Mémoires d’une robe rouge d’après Olivier Cadiot

Le Festival des caves 

(tournée 2014-2015)

 

Le Sommeil de Blanche-Neige d’après Robert Walser et les Frères Grimm

Le Festival de Caves 

(du 2 juin au 9 juin 2015 et 16, 17 octobre Lyon)

ANNE LAURE SANCHEZ PORTRAIT 2 .jpg

Julio Guerreiro est metteur-en-scène et acteur.

Après l’Ecole Nationale d’Art Dramatique de La Comédie de St Etienne (1992-94), il a travaillé avec Richard Brunel dans Gaspard de Peter Handke, dans Vesna de et mis en scène par G. Granouillet, Dire-Peut-être par Grégoire Blanchon. En tant que metteur-en-scène, il a écrit et mis en scène des créations originales dont Coulez, mes larmes… et La Loi de Cendrillon avec la compagnie MoniKa Neun,qu’il dirige.

Titulaire d’un diplôme d’état d’enseignement d’Art Dramatique, il intervient régulièrement à l’Ecole de Théâtre de La Scène sur Saône à Lyon (devenue Scène 7).

En décembre 2012, il a mis en scène Hiatus, création avec des percussionnistes et des comédiens à La Célestine (Théâtre des célestins, Lyon). En collaboration avec la comédienne Anne-Laure Sanchez, il a présenté dernièrement deux créations pour le Festival de Caves : Mémoires d’une robe rouge d’après Un mage en été d’Olivier Cadiot et Le Sommeil de Blanche-Neige d’après Robert Walser et les frères Grimm.

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